Direction la Géorgie

La frontière n’a pas été trop longue à passer. Une petite fouille en sortant de Turquie, une autre pas plus importante, pour entrer en Géorgie. La grande difficulté a été, pour la douanière, de trouver sur notre carte grise, les éléments pour remplir son formulaire informatique. Il faut dire que notre camion est unique. Il n’est pas référencé dans les camping-cars et en camion 4×4, il était inconnu de leur fichier. De plus, l’alphabet n’a rien à voir et donc, le clavier non plus.

 Mais ils ont trouvé une solution et Bidouille est entré fièrement en Géorgie.

Juste après la douane, une vingtaine de bonhommes  attendent.  Dès que vous passez la barrière, c’est à celui qui vous accostera en premier pour vous vendre une assurance pour le véhicule, faire du change, ou vendre des cartes sim pour les téléphones.  Cela fait un peu chat qui attend la souris.

Bon, c’est quand même pratique de pouvoir trouver une assurance tout de suite car nous sommes sortis de la zone « carte verte », un peu de change à un taux pas intéressant, mais pour la carte sim, on verra plus tard. Direction Batoumi.

Le temps est gris et froid pour changer. La ville ne nous a pas du tout plu. Il y a sans doute des coins sympas mais nous ne les avons pas trouvés. Le terrain sur lequel nous nous sommes posés était sans doute un coin à junky car des seringues trainaient par terre. Et le quartier était vraiment craignos. Nous avons fait nos courses rapidement, été se balader sur la plage (immense mais moche) mais aux abords bien aménagés. Vent+froid+pluie, on a vite retrouvé Bidouille pour le sortir de cet endroit. Nous avons été squatter le parking du jardin botanique. Impeccable.

Ce pays est pauvre. Les maisons  ont connu des jours meilleurs et manquent d’entretien. Beaucoup de friches industrielles, de bâtiments à l’abandon. C’est la première fois que je vois des plaques PSP servir de clôture à des maisons. Certains les ont peintes pour être plus déco !

Nous mangeons des spécialités vendues dans la rue, soit à base de pâte feuilletée, soit à base de pâte à pain. Je ne sais pas ce que c’est mais c’est bon, jusqu’à présent…

Pâte à pain farci à la viande et aux oignons

Sur la route, il faut être vigilant. En plus des chiens errants, il y a des vaches, des cochons, des canards et même des chevaux qui pâturent sur le bord des routes ou sur les rondpoints.

Les géorgiens, pour notre première approche, sont assez froids. En Turquie, les passants regardaient le camion, nous faisaient des signes , ici…. Rien de tel. Ils nous prennent peut-être pour des russes.

Aujourd’hui, nous avançons en direction de Vardzia. Il neige à 350m d’altitude. Le monastère est à 1300m…. Je ne sais pas si ça va le faire…. On verra demain. En attendant, dur de trouver un endroit pour dormir. Les routes sont déneigées mais pas les parkings. Nous avons fait la circulation pour aider des militaires qui avaient planté leur 4×4 à l’endroit où nous avions projeté de bivouaquer .Ils ont dû se faire tracter par la police. Du coup, on a pas trop envie de s’aventurer dans la poudreuse ! D’où notre perplexité quand à la visite de Vardzia.

Un petit tour à la montagne

Notre bivouac du soir étant un parking privé, j’ai cherché une personne à qui demander la permission de stationner là. Un jeune homme est venu à ma rencontre et suite à ma demande nous a gentiment permis de bivouaquer et nous a offert le thé. Autour d’une cuisinière à bois, nous avons pris le thé avec ses amis et (merci google translater )nous avons papoté. A un moment, question piège. « Que pensez vous de Erdogan « . J’ai botté en touche en répondant que je ne connaissais pas assez le contexte et qu’à mon sens, la politique turque devait être faite par les turcs et nul autre.

Passé ce petit moment délicat, nous avons parlé voyage et ils nous ont convaincus de monter jusqu’à Aydern, une station de ski et de randonnées.

Nous les avons écoutés et comme le soleil était de la partie, ce fut une belle journée. Bon, les pistes étaient fermées ainsi que la plupart des boutiques et restaurants de la station.

Mais voilà ce que l’on nous a servi pour un « breakfast » (petit déjeuner pour mon papa qui suit le blog ! ) dans un des rares endroits ouverts.

Nous gardons de la Turquie le souvenir de gens souriants, curieux et extrêmement accueillants. Nous y reviendrons mais plutôt au printemps, en hiver, c’est froid et gris.

En passant…

L’omniprésence des mosquées est tout à fait troublante. Il y en a partout, et d’autres sont en construction. Sunnite et Chiite doivent se faire un concours à celui qui en aura le plus et la plus….grande…

Les mosquées sont les seuls bâtiments toujours rutilants, même au milieu d’une sévère pauvreté dans les montagnes.

Sur le plateau entre Istanbul et Samsun, dans une ville de 15000 habitants, juste en traversant nous en avons compté 14 !!! L’ Atatürk qui s’est battu pour un état laïc doit se retourner dans sa tombe.

95% des femmes portent le foulard et le manteau long dans les grandes villes. Dans les campagnes, c’est 100%…

Ce soir , notre bivouac est sur le parking d’un club de rafting.

Entre Samsun et Espye

Nous avons choisi de quitter Samsun car notre bivouac était vraiment trop bruyant.

Il est difficile de trouver un endroit pour s’arrêter. Il y a très peu d’espace entre la mer et la montagne toute proche. La densité d’immeubles est impressionnante. Comme il n’y a pas de parking, les rues, déjà très étroites sont gavées de véhicules en stationnement. Impossible de se faufiler et les montagnes étant toutes proches, difficile de trouver un coin un peu plat.

Nous avons longé la côte jusqu’à un camping, difficile à trouver, fermé, mais dont les propriétaires ont bien voulu nous accueillir. Juste au dessus de la mer, et…. loin des mosquées environnantes.

Quel plaisir de dormir au calme ! On va y rester une nuit de plus pour profiter de la tranquillité du coin. En dehors des villes l’eau courante ne fonctionne pas tout le temps. Là, il a fallu attendre 24h pour pouvoir faire le plein du camion.

Dans les villes, les bords de mer sont bien aménagés, avec promenade, bancs, jeux pour enfants. Ce doit être très agréable par beau temps.

Sur les routes on trouve des engins improbables, charrettes, triporteurs, side-car bricolé et des voitures qu’on voit rarement en France, des R9 broadway, des R12 berline ou break. Les chauffeurs sont très peu soucieux du code de la route et des limitations de vitesse, malgré l’omniprésence de la « trafic polis ». A ce propos, nous avons été très surpris pas les fausses voitures de police installées au bord des routes. Pour qui n’est pas du coin, c’est momentanément  efficace…

La Turquie est en période électorale. C’est une débauche de fanions sur des kilomètres, de bâches à l’effigie des candidats, de véhicules divers avec en déco la photo du candidat et haut parleur sur le toit. Un véritable cirque !

Le  temps est très gris et pluvieux. Pas franchement génial mais on fait avec. La neige est prévue pour mercredi….

En route pour la mer noire !

Les vocalises des muezzins nous ont tirés du sommeil à 6h30. Du coup, on a repris la route de bonne heure. Une longue étape nous attendait, rejoindre Samsun. La route était vraiment belle, tant pour la qualité du réseau que pour l’immensité des paysages.

Arrivés à Samsun, nous avons vu une église pour la première fois…

Et nous voilà sur les bords de la mer Noire qui est bien sûr bleue !

Turquie : Le retour !

Cette fois ci, il faisait beau 😉

On a roulé jusqu’à Silivri car on voulait passé Istanbul de bonne heure. Raté, on a quand même été dans les bouchons des villes de banlieue.

On a fait un grand tour vers le nord pour traverser le Bosphore mais le brouillard était encore de la partie, on n’a pas vu grand chose…

Ce midi, déjeuner  sur les bords du lac de Sapanca. Plein de poules d’eau. C’est marrant leur cri, un croisement de la trompette pour enfant et d’une langue de belle-mère …

Tenez bon, le printemps n’est pas loin…

Ce soir, un autre lac à Yeniçaga et d’autres poules d’eau !

Entre ces deux lacs, un col à 950m et de la neige sur les bords de route.

Petites remarques oubliées

Quand nous avons visité Kotor, nous avons rencontré une multitude de chat, un musée leur est consacré dans la ville. Comme c’était la fin de l’après midi, nous n’avions prévu aucune visite de bâtiment et Evi nous accompagnait. Curieux, nous avons voulu voir le début du chemin qui monte à la forteresse qui surplombe Kotor. En montant, nous avons dépassé plusieurs chats sommeillant sur les murets le long du chemin. En redescendant, les chats se sont mis à nous suivre et plus particulièrement Evi. Ils étaient là, à un mètre de nos talons, fixant la chienne, à tel point que nous avons pris Pepette dans les bras par sécurité.

A Istanbul aussi, nous avons dû la protéger d’un corbeau agressif et d’un chat qui s’apprêtait à lui sauter dessus.

Istanbul suite

Comme de parfaits touristes  nous avons visité le musée de Sainte Sophie, la citerne-basilique, pas mal de mausolées de sultan, la mosquée bleue. Du marbre, des murs de faïences, des dorures, des colonnes, des coupoles de toutes tailles…. Et une multitude de touristes faisant des selfies pour un oui pour un non. C’est vraiment le règne du narcissisme… Prendre une photo d’un monument sans sa trombine devant, c’est complètement »has-been « !

La Basilique Sainte Sophie ou la Mosquée Ayasophia

La mosquée bleue (en travaux et lieu de culte, on en a vu peu de chose )

Les tombeaux

La citerne-basilique photos interdites et très sombre…

Istanbul ! Porte de l’Asie

J’aime bien cette ville (mais pas sa circulation routière ! ) La vieille ville est pleine de monuments et vous connaissez mon amour des vieilles pierres 😉

Hier, nous avons fait une ballade au hasard pour trouver une carte sim et avoir du téléphone pour contacter Ivéco Mont de Marsan qui est le point central de notre solution. L’esplanade était noire de monde avec une prière organisée entre les mosquées, dont  un jeune avec un bandeau vert avec une sourate en blanc autour de la tête. Cela nous a fait penser à l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Comme c’était vendredi, nous nous sommes esquivés discrètement.

Aujourd’hui, nous avons visité le Palais Topkapi. Whaouu ! C’est grand, avec des faïences somptueuses et du marbre un peu partout. Le harem m’a un peu déçue. C’est assez petit. Les pauvres femmes devaient vivre dans une promiscuité !!! Mais il y avait beaucoup de salles d’eau, hammam et autres pièces pour se laver.

Le Bosphore est comme une autoroute maritime. Au loin, des dizaines de tankers et cargos attendent leur tour pour entrer dans le port. Plus près, c’est le ballet des ferries rapides qui servent à passer d’une rive à l’autre. Plus les bateaux de pêche. Cela fait un certain capharnaüm ! Encore, la saison touristique est au point mort pour les tours de Bosphore en bateau….

Istanbul est tentaculaire. 75 kms pour aller de l’entrée ouest à la vieille ville et autant de distance pour finir de traverser… C’est très bruyant.

Il faut dire que nous sommes garés sur le bord du Bosphore, au pied de la vieille ville et sous le tir croisé de pas moins de trois ou quatre mosquées. Nous avons donc les appels en stéréo quadriphoniques. Impossible de louper l’heure de la prière (quelle que soit cette heure ) .

Rebondissement…

Sur la route en Grèce, un voyant rouge s’allumait de façon aléatoire. Comme cela concerne les freins, on décide de voir le garagiste Ivéco d’Alexandroupoli. Pas disponible pour nous recevoir, il nous envoie chez un confrère qui regarde et confirme que l’on doit changer les plaquettes. Il essaie de démonter mais une barrette lui résiste et ne pouvant pas se procurer cette pièce si elle casse, il renonce et nous encourage à aller voir à Istanbul.

Après avoir passé plusieurs jours à Alexandroupoli , pour attendre une pièce pour le vélo de Jeff, nous sommes partis pour Istanbul, confiants.

En fin d’après midi, aux milieux d’embouteillages conséquents et sous une pluie de nouveau battante , nous arrivons au garage Ivéco. La réception est plutôt cordiale mais nous déchantons vite. Le camion n’est pas référencé en Turquie, ils n’y toucheront pas, avec ou sans les pièces….Douche glacée sur le moral. Que faire…. Nous restons sur le parking pour essayer de dormir un peu. L’arrivée sur Istanbul a été extrêmement stressante, je ne veux pas que Jeff reprenne encore le volant. A chaque jour suffit sa peine….

Le lendemain,  après une nuit sans beaucoup de sommeil, nous avons imaginé une solution. Se faire envoyer les pièces à Ivéco d’ Alexandroupoli et  faire changer les plaquettes là-bas. Cela demandera du temps donc autant profiter de notre présence à Istanbul pour visiter.