Marrakech (suite)

Ce midi, le bruit, la chaleur et le monde ont eu raison de notre résistance. Même la chienne était toute molle dans les bras, tête et langue pendante. Nous nous sommes repliés à la maison pour une sieste au frais. Lors d’une conversation avec Sans Destination Finale, Fred nous a demandé si nous avions testé les spécialités culinaires de la place Jeema el Fna. Curieux, nous décidons de partir en expédition.

S’il y avait du monde la journée, là, c’était pire. Les marchandises vendues avaient changé mais il y avait toujours des camelots de trucs lumineux, des musiciens et nouveau, un jeu attrape-couillon que nous avons vu plusieurs fois. C’est un tissu de 0.80×0.80 m, posé au sol. Sur ce tissu des petits cercles avec des chiffres entre 2 et 15. Il n’y a qu’un 15 et plein de 2… On lance une poignée de monnaie. Si une pièce est entièrement dans le cercle, on récupère la mise multipliée par le chiffre dessous. Les cercles sont petits, pas vraiment circulaires. Peu de chance de gagner… Mais cela doit rapporter car les « croupiers » étaient très nombreux.

Nous continuons d’avancer sur la place et nous sommes surpris d’y découvrir tout un espace de restauration. Ce sont des stands numérotés et classés par spécialité. Ici, le standard, brochettes, tajines, couscous. Là, têtes de mouton bouillies et plus loin escargots et soupe. Nous avions très bien mangé chez le poissonnier vers 14h alors, nous n’avions pas assez faim pour succomber…

Nous sommes rentrés, heureux d’avoir secouer nos puces pour ressortir. C’était intéressant.

Après une nuit courte mais plus calme qu’escomptée, nous partons façon touriste, guide et plan à la main pour visiter le palais « El Bahia » et puis les tombeaux Saadiens. Nous laissons Evi seule dans le camion. C’est toujours délicat. Elle aboie en permanence quand elle est seule. C’est préjudiciable pour les voisins évidement mais on s’inquiète pour elle. Quand nous arrivons, son cœur bat la chamade, elle est essoufflée et assoiffée. A son âge, nous préférons limiter ces temps d’abandon.

Ce matin, d’un bon pas, nous partons visiter El Bahia. Nous sommes arrivés vers 9h30. Ce palais est une splendeur. Vraiment. Il a été construit par le grand vizir du sultan Hassan 1er pour son épouse et ses 80 concubines. Le palais est grand mais on imagine que la promiscuité de toutes ces femmes ne devait pas être facile. On pourrait passer des heures à admirer les stucs, plafonds à caissons peints, les portes décorées, les fontaines cours et jardins. Hélas, très rapidement l’endroit est envahi par des groupes de touristes. Fini le calme des jardins, évanouie la douce musique des fontaines. Nous avons eu une riche idée de venir tôt.

Nous fuyons la foule pour aller visiter les tombeaux Saadiens. D’où nous étions, ce semblait assez facile à rejoindre : première à gauche et au fond à droite. Soit ! Et nous arrivons au fond d’une cour avec plusieurs portes, qui donnent sur des habitations ou une salle d’exposition pour des tapis, lampes etc. Qu’avons nous loupé ? et bien rien ! Au fond de la boutique, une petite porte s’ouvre sur la ruelle où sont nichés les tombeaux . Il est surprenant qu’un monument aussi beau soit dans une petite niche mais il a été muré par Moulay Ismail, dynastie des Alaouites qui a vaincu les Saadiens. Moulay Ismail, jaloux de la splendeur des lieux, voulu faire disparaitre ces lieux, sans pour autant les détruire. Les français ont découvert ces lieux en 1917.

Ensuite, quelques photos, prises au cours de nos déambulations dans ce quartier de Marrakech. J ‘ai bien aimé cette balade matinale, il y a plein de choses à voir, plein de petits détails surprenants en bien ou en mal. Il y a beaucoup vie, de mouvements, de bruits. Sur une courte période, ça me plaît. Mais, nous limiterons notre visite pour cette fois-ci par égard pour notre boule de poils aveugle et malentendante qui panique facilement sans nous. Nous reviendrons pour les autres quartiers, et les jardins…

2 réflexions sur “Marrakech (suite)

  1. Dans le souk avez-vous vu le Jardin Secret ? C’est vraiment sympa cette bulle de verdure et de calme au milieu des échoppes. Tu aurais dû me laisser Evy ! Bisous.

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